LE MAGAZINE DU RÉSEAU DANIEL MOQUET
Accueil›Environnement›Désherber sans dommage pour l'homme et la planète
Produits cancérigènes, perturbateurs endocriniens, destructeurs de biodiversité, pollueurs de cours d’eau… les désherbants chimiques néfastes pour la santé et pour la planète, sont désormais « has been » ! Mais quand on aime avoir un jardin impeccable et que les mauvaises herbes ne sont pas les bienvenues, désherber est une nécessité. Il faut donc chercher les alternatives aux mauvais produits, et elles sont nombreuses, variées, efficaces et sans danger. Alors pourquoi s’en priver ?
Le jardinier méticuleux a tendance à voir des mauvaises herbes partout. Est-ce vraiment le cas, et ne peut-on pas laisser s’exprimer la nature ? Rappelons que l’herbe (les plantes sauvages) est bien souvent un repaire pour la biodiversité. Les insectes pollinisateurs s’y cachent et y trouvent leur nourriture. Mais si vraiment ces herbes sont trop invasives et perturbent la croissance des cultures, alors, certaines astuces permettent de s’en débarrasser facilement.
Les eaux de cuisson
Pour faire le ménage sur vos allées ou terrasses, utilisez l’eau de cuisson de vos pâtes, riz et pommes-de-terre. Ces aliments sont en effet riches en amidon. Or, cette substance est particulièrement néfaste pour les plantes. Ces eaux contiennent également du sel, qui agit comme un brûleur sur les racines. Elles sont à verser, chaudes ou tièdes, au pied des mauvaises herbes. Attention toutefois à ne pas en répandre sur les plantes à conserver, et à rester parcimonieux dans l’utilisation de l’eau trop salée. Le sel est un bon désherbant, mais utilisé à trop forte dose, il rend le sol stérile et ne se dégrade pas.
Le vinaigre blanc
On parle du vinaigre comme un produit « naturel » que l’on a tendance à considérer inoffensif. Or le vinaigre blanc de ménage est obtenu par acétification d’alcool de betterave ou maïs, soit la transformation de l’éthanol en acide acétique. Il est donc préconisé de le mélanger à de l’eau (50 % d’eau – 50 % de vinaigre) pour ensuite le pulvériser sur la partie aérienne des mauvaises herbes. Ce mélange est efficace sur les herbes qui envahissent les allées gravillonnées et poussent dans les interstices des pavés sur les terrasses. Si votre mélange 50/50 ne fait pas d’effet, augmentez la proportion de vinaigre. Attention cependant à ne pas abuser de ce produit ! Il est acidifiant et pourrait détruire les micro- rganismes présents dans le sol de votre jardin.
Le Bicarbonate de soude
Produits multifonction s’il en est, le bicarbonate de soude est aussi un excellent désherbant. La méthode est simple : utilisé pur, il convient de le verser directement sur les mauvaises herbes, ou le mélanger à de l’eau bouillante (environ 70 gr pour un litre d’eau), puis arroser les pousses à étruire avec ce mélange.
Le paillage
Cette solution a des avantages multiples. Outre le fait de limiter la pousse des mauvaises herbes, le paillage est aussi une protection contre la chaleur et le gel et il conserve bien l’humidité ce qui permet de diminuer l’arrosage et, en se décomposant il fertilise le sol. Le paillis peut être réalisé à base de déchets verts récupérés au jardin, comme la tonte de pelouse, les feuilles mortes ou la paille. On peut également le fabriquer avec des coquilles de noix, noisettes, des aiguilles de conifères, du carton de récupération…
Le purin d'ortie ou le purin d'angélique...concentrés
On connaît bien le purin d’ortie utilisé comme engrais naturel performant. Sa version « désherbante » est tout aussi active. La recette est identique : 1 kg d’orties pour 10 litre d’eau mais doit macérer entre 15 et 30 jours. Cette décoction doit ensuite être conservée dans un lieu clos, à une température de moins de 20 degrés. Elle sera utilisée pure sur les plantes à éliminer. Le recette est la même pour faire du purin d’angélique qu’il est également possible d’utiliser comme désherbant naturel.
Ces petits moyens et astuces pour désherber au naturel ne suffisent pas toujours. C’est notamment le cas lorsque l’on doit entretenir un grand espace avec aménagements paysagers, piscine, aire de jeux et jardin potager. Le jardinier doit alors se munir de vrais outils. Pour cela les professionnels ont mis au point des désherbeurs : thermiques, mécaniques ou robots, ils agissent au coeur du problème sans pour cela polluer l’environnement.
Le désherbage thermique
Ce système consiste à appliquer une forte chaleur sur les mauvaises herbes et a pour conséquence un éclatement de leurs cellules et un dessèchement total de celles-ci dans les deux jours suivants. Si le désherbage thermique peut faire disparaître les jeunes plantes en une seule opération, d’autres, à racines profondes sont plus difficiles à éliminer ; il est alors nécessaire de faire plusieurs passages pour les éradiquer. Attention toutefois à utiliser le désherbeur de façon très précise. En effet, la diffusion de chaleur non ciblée peut provoquer des dégâts dans la biodiversité aux alentours.
À l’électricité
Plusieurs outils permettent de pratiquer le désherbage thermique : le désherbeur électrique est l’un de ces outils. C’est une perche équipée d’un embout qui fonctionne à l’aide d’une résistance et produit une chaleur d’environ 600°. Il est facile à utiliser et relativement sécurisé puisqu’il ne produit pas de flamme. Il consomme très peu d’électricité, est silencieux et très pratique pour désherber dans les endroits difficiles d’accès, entre les pavés ou dans les allées. Quelques inconvénients toutefois pour ce désherbeur électrique : il faut le brancher donc prévoir la longueur de fil qui va permettre de travailler, ce qui peut limiter son utilisation. Pour être efficace, il doit être posé quelques secondes sur chaque plante à éliminer. Le travail de désherbage peut donc prendre du temps sur des grandes surfaces.
Au gaz
Tout comme le désherbeur électrique, c’est une perche équipée d’un embout, mais alimentée par une cartouche de gaz butane ou propane. Cette cartouche peut être fixée sur la poignée, transportée à l’aide d’un harnais, ou d’un petit chariot. Ce principe permet une grande autonomie de déplacement. Il est par ailleurs plus rapide puisque qu’une à deux secondes sur chaque plante suffisent pour le rendre efficace. Par contre, attention à prendre toutes précautions pour ne pas se brûler et à bien s’équiper de gants, chaussures fermées et vêtements adaptés ! Autre petit inconvénient, la consommation de gaz peut être relativement importante.
Les désherbeurs mécaniques
Lorsque l’on parle de désherbage mécanique pour les particuliers, il s’agit souvent de l’utilisation d’un désherbeur à gazon, perche télescopique à pédale, qui permet l’arrachage sans effort, mais cible les adventices pied par pied. Pour les surfaces importantes et stabilisées, les professionnels proposent des appareils adaptables sur les matériels classiques utilisés par les jardiniers pour les tâches d’entretien de leurs espaces verts. C’est le cas par exemple de la brosse pour débroussailleuses qui permet le désherbage des surfaces imperméables ; elle est pratique, peu coûteuse et permet d’intervenir dans des endroits exigus. Les désherbeurs de chemins adaptables sur tracteurs sont quant à eux plutôt prévus pour les espaces perméables comme les allées gravillonnées, les chemins de terre, ou les surfaces sablées.
Les robots
Nos maisons sont désormais peuplées de robots : l’aspirateur qui parcourt seul la maison en quête de la moindre poussière, le cuiseur qui fait le potage du soir pendant que vous prenez votre douche, le robot qui nettoie la piscine… et tant d’autres encore. Le robot désherbeur existe aussi, mais jusqu’à maintenant, il avait plutôt été pensé pour les grandes surfaces et donc il rendait service à des professionnels de l’agriculture (Maraîchers, cultivateurs, viticulteurs..). Depuis quelques temps, un petit robot de jardin a fait son apparition sur le marché. Après une campagne de financement pour permettre son développement, la firme Franklin Robotics vient d’annoncer sa prochaine arrivée. Il est maintenant possible de le précommander sur le site officiel Franklin Robotics. Tertill, c’est son nom, fonctionne à l’énergie solaire et a l’apparence d’un robot Roomba (aspirateur). Il est « waterproof » et connecté avec le bluetooth qui permet de communiquer avec lui grâce à un smartphone. Petit et peu onéreux, il devrait faire le bonheur des jardiniers.
Exit les désherbants chimiques !
Produits faits maison, astuces de jardinier, désherbage thermique, mécanique ou avec robot, vous n’avez désormais que l’embarras du choix pour entretenir votre jardin. Toutes ces alternatives bio et écologiques respectent l’environnement tout en permettant au jardinier soigneux de conserver un jardin propre et des allées impeccables.
Un troupeau de Cybermoutons !
La société Vitirover, implantée à Saint-Émilion (33) a mis au point un robot « tondeur » capable d’entretenir les petites et grandes surfaces. Les « cybermoutons » ne sont pas à vendre, mais ils interviennent en fonction des besoins sous forme de « services ». L’équipe de Vitirover se charge de l’intervention et s’engage sur un résultat. Le client final n’a donc pas de coût d’investissement, ni de maintenance. La solution est économique, écologique puisque les cybermoutons sont légers et ne tassent pas les sols, et qu’ils fonctionnent à l’énergie solaire.