LE MAGAZINE DU RÉSEAU DANIEL MOQUET
Accueil›Découverte›Des jardins ouvriers aux jardins familiaux
Nous avons tous en tête ces petites parcelles de terrains groupées, minuscules coins de verdure vus à la périphérie de certaines de nos villes. Des jardiniers citadins y récoltent fruits et légumes pour nourrir leur famille. Ils sont aussi des espaces de loisirs et de liberté.
Nous sommes au 19è siècle. La Révolution Industrielle est en marche. Dans le Nord de l’Europe, des milliers d’ouvriers viennent grossir les villes. Leurs logements sont bien souvent petits et insalubres. La pauvreté s’accroit menaçant l’ordre social. Les états tardant à intervenir, des patrons de l’industrie et des religieux vont organiser une vie sociale autour des usines : musique, sport et jardin. Le paternalisme industriel est né, et avec lui le concept des jardins ouvriers.
Ces jardins sont d’abord un remède à la misère. Ils permettent alors aux ouvriers de se nourrir, mais aussi de se retrouver en famille au sein d’un espace naturel : c’est un loisir sain.
Crédit photo : FNJFC©
Dès 1819, ces jardins ou “champs des pauvres” apparaissent en Angleterre. Puis en 1830, ils se développent en Allemagne.
La France est en retard et ce n’est que vers 1850 que l’on voit apparaître les premières attributions de parcelles de terre, ceci à l’initiative d’ordres religieux.
L’expression “Jardins ouvriers” est inventée par l’Abbé Jules-Auguste LEMIRE, prêtre, et député de Hazebrouck (département du Nord), qui en 1896 crée la Ligue du Coin de Terre et du Foyer. Cet organisme fédère un certains nombres de personnes issues du monde religieux, économique et politique, qui forment à la Chambre un groupe de “députés jardiniers”. La ligue se propose à ce moment là “d’étudier, de propager et de réaliser par les moyens en son pouvoir toutes les mesures propres à établir la famille sur sa base naturelle et divine qui est la possession de la terre et du foyer”. Les jardins ouvriers connaissent alors un véritable essor.
Si en 1904 on recense seulement 48 jardins pour 3,5 millions d’habitants, en 1913 PARIS compte 1515 jardins (dont 985 en banlieue) répartis sur 23 hectares.
Le développement des jardins connaît son apogée pendant la première guerre mondiale. Ils sont un remède efficace contre la pénurie alimentaire. La crise économique de 1930, puis la seconde guerre mondiale favorisent leur développement.
Le 26 Juillet 1952 est une date importante dans leur histoire, puisqu’une loi de codification et de protection des jardins est votée : Elle officialise l’appellation “Jardins familiaux”. Elle impose que les jardins soient régis par le code Rural et gérés uniquement pas des associations loi 1901 à but non lucratif.