LE MAGAZINE DU RÉSEAU DANIEL MOQUET
Accueil›Environnement›Les produits phytosanitaires›Les bonnes pratiques
Les bonnes pratiques sur le terrain !
Les différentes campagnes de sensibilisation à la préservation de l’environnement, à l’importance d’une nourriture saine, aux bienfaits du “bio” ont porté leurs fruits. De nombreuses villes ont anticipé l’interdiction des pesticides pour l’entretien de leurs espaces et recherché des techniques alternatives. Du côté des particuliers, les bonnes pratiques se sont progressivement mises en place, boostées par les nombreux réseaux de jardiniers amoureux de la nature qui ont fait circuler leurs bons conseils au travers du web et des magazines spécialisés.
Quelques habitudes à prendre pour être un jardinier éco-responsable
La première des pratiques à mettre en place pour combattre les ravageurs et les maladies de plantes, c’est d’anticiper : avoir une bonne connaissance de son jardin et faire le choix d’espèces variées et de plantes adaptées au terrain, privilégier la biodiversité des espèces, en associant les plantes en fonction du voisinage qui leur est le plus favorable.
Pour protéger la végétation du développement des parasites ou limiter leur extension, il faut varier les plantes cultivées d’une année sur l’autre ; cette technique permet de casser le cycle de développement des parasites. Il est important de ne pas trop serrer les plantations et tailler régulièrement les haies et arbustes pour faire pénétrer la lumière et éviter la stagnation de l’eau et le développement des maladies. Pour les mêmes raisons, il est préférable de pratiquer l’arrosage plutôt que le goutte à goutte.
Pour éviter le développement des mauvaises herbes, penser à couvrir le sol : c’est la technique du paillage à pratiquer avec les végétaux inertes, qui limite l’érosion du sol et évite l’apparition des herbes parasites. On peut aussi utiliser les plantes couvre-sol. Et pour faire de l’engrais naturel : utiliser du compost ou du fumier ! Il faut aussi accepter de donner plus de place à la nature : adopter la tonte haute qui renforce la résistance du gazon et permet d’éviter la germination de graines indésirables, limiter les surfaces libres où les mauvaises herbes peuvent proliférer, laisser l’herbe et les fleurs vagabondes esthétiques se développer, dans les allées, entre les pavés, créer des espaces bien définis pour favoriser la biodiversité (mares, haies fleuries), installer des nichoirs pour les oiseaux, des murets de pierres pour les lézards…
Et quand les parasites sont déjà dans la place, utilisez des moyens naturels pour les déloger : les pucerons, ces vilaines petites bêtes qui sucent la sève des plantes peuvent être éliminés grâce à la coccinelle qui les mange. Pour les taupes ou les fourmis on peut mettre en place des pièges mécaniques. Pour désherber, il n’est pas non plus nécessaire d’utiliser des pesticides : le désherbage manuel ou avec un outil adapté (sarcloir, binette) est une bonne méthode. On peut aussi utiliser de l’eau bouillante qui détruit les herbes indésirables. Plus un jardin est entretenu de façon naturelle, plus on y favorise la biodiversité, plus il est un écosystème naturel, et mieux il se défend contre les aléas du climat et les parasites.
Et quand on ne peut vraiment pas faire autrement
Quand on doit faire face à une invasion d’insectes ou une maladie récurrente, il n’y a quelquefois pas d’autres solutions que de traiter le jardin avec des pesticides. On sait maintenant que ce n’est pas un geste anodin et, qu’avant tout traitement, il faut se poser les bonnes questions : est-ce nécessaire ?, est-ce le bon moment ?, si oui, quel est le traitement le mieux adapté ?, et à quelle dose ? Il faut prendre toutes les précautions pour manipuler ces produits et donc, lire attentivement l’étiquette et respecter scrupuleusement les indications qui y sont portées, se protéger en portant des gants, un masque ou des vêtements couvrants, veiller à ne pas appliquer près d’un cours d’eau ou d’un point d’eau. Stocker de tels produits demande aussi des précautions, et notamment les tenir hors de portée des enfants, et ne pas les entreposer à proximité de produits alimentaires.
Les indicateurs mis en place par les pouvoirs publics montrent que les objectifs fixés par le plan Ecophyto 2018 (qui devait diviser par 2 l’utilisation des pesticides à l’horizon 2018) sont loin d’être atteints. Les difficultés se situent au niveau des enjeux d’avenir de l’agriculture qui doit répondre en même temps aux exigences de productivité et à celles d’une production qualitative en respectant les contraintes liées au développement durable. L’agriculture a en effet beaucoup utilisé la méthode chimique pour lutter contre les maladies et les nuisibles, ceci depuis quelques dizaines d’années, ce qui a laissé des traces sur l’environnement et vraisemblablement sur la santé humaine. Il est donc devenu nécessaire de réduire l’utilisation de ces produits, à tous les niveaux : agriculture, collectivités locales, État, et jardiniers amateurs.