LE MAGAZINE DU RÉSEAU DANIEL MOQUET
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L’arbre, de vie, de la connaissance, ou comme objet ou lieu de vénération, est une image incontournable pour nombre de cultures et religions.
Pour les Celtes, dont les lieux de cultes étaient plutôt situés au coeur des forêts, l’arbre est sacré, et doté de pouvoirs. Il est le lien entre le monde souterrain ou monde infernal représenté par ses racines, celui de la terre ou des mortels évoqué par le tronc, et le monde du dessus (les branches). Les druides, qui avaient un rôle important dans la société celte, semblent être, par essence une incarnation de l’arbre. En effet, selon une très ancienne définition rapportée notamment par Pline l’Ancien, le mot druide signifierait « Homme du chêne ». Une autre hypothèse évoque plutôt le druide comme le « Très savant ». Dans tous les cas, il est certain qu’ils puisaient leur force spirituelle au contact de la nature, dont les sept arbres sacrés (bouleau, aulne, saule, chêne, houx, noisetier, pommier) composant « le bosquet des druides », étaient autant de supports à leurs rituels (source : celtes.emonsite.com).
Dans l’Egypte ancienne, le sycomore ou figuier des pharaons était considéré comme un arbre sacré. Sur une représentation figurant dans la tombe de Thoutmôsis III, il fait corps avec la déesse Isis, et dans la tombe d’Ouserhat c’est Nout, la déesse du ciel qui émerge du sycomore pour servir de l’eau à un défunt (source egytptophile.blogspot.com). La déesse Hathor est également appelée « Dame du sycomore ». Celle qui est la déesse de l’amour, la beauté, la maternité, la musique et la joie, a ici un rôle de divinité funéraire (https://mythologica.fr). Et selon le mythe d’Osiris, L’acacia du Nil est l’arbre qui a jailli de sa tombe, prouvant aux hommes sa victoire sur la mort.
Chez les chrétiens, l’arbre de vie est au paradis, dans le jardin d’Éden. Il donne la vie éternelle. Adam et Eve, parce qu’ils ont goûté le fruit de l’arbre de la connaissance, sont privés de l’immortalité. Dans la Bible, on note plus de 525 références aux arbres et aux bois, et 22 arbres y sont nommément cités. Certaines métaphores soulignent par ailleurs l’importance de l’arbre chez les chrétiens, comme cette phrase : « il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, qui donne son fruit en sa saison, et dont le feuillage ne se flétrit point. Tout ce qu’il fait lui réussit… » (source : les arbres dans le Coran et la bible – L.J. Musselman).
Au panthéon des dieux grecs et romains les arbres sont omniprésents. Citons, entre autres, le laurier, associé à Apollon qui vit la Nymphe Daphné se transformer en laurier pour lui échapper; le platane, l’arbre de Gaîa symbole de régénération; le Sureau dont les baies sont la nourriture des dieux; L’Épicéa, dédié à Artémis, protectrice des femmes, arbre de la naissance (devenu notre arbre de Noël !); le Cyprès qui tient son nom de Cyparisse, chasseur ami d’Apollon. Celui-ci tua sa biche par erreur. Rongé par le chagrin, il se transforma en Cyprès ; ou encore le Pin, arbre de Poséidon. L’histoire dit que la nymphe Pithys, fuyant Pan qui la convoitait, se métamorphosa en Pin Noir (source : lesarbres.fr). Dans la mythologie nordique, Yggdrasil est l’arbre éternel, source du savoir, soutien de l’univers, axe vertical du monde, il est considéré comme étant un Frêne, ou un If.
Le Pommier est un autre arbre important dans ces légendes nordiques, ses fruits permettent aux dieux de conserver leur jeunesse jusqu’à la fin de l’humanité (Source : lesarbres.fr). En Inde, l’arbre de vie est le Banian, encore appelé Figuier de Banian ou arbre de Bodhi. C’est sous ses feuilles que Boudda connut l’éveil. Dans l’Hindouisme, il est le lieu de repos du dieu Krishna, l’arbre d’immortalité et de fertilité. Chez les Incas, c’est le Lapacho des Andes qui est leur arbre sacré. Les guérisseurs l’utilisaient pour préparer des remèdes à base de son aubier, contre toutes sortes d’infections. Les arbres sacrés sont partout sur la planète: au Japon, à Madagascar, en Thaïlande, au Maghreb, en Afrique ou en Amérique du Nord… et ne cessent de susciter rites et croyances.