LE MAGAZINE DU RÉSEAU DANIEL MOQUET
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La végétalisation des toitures est un axe de développement écologique important pour la ville de demain. Dans ce cadre, les maîtres d’ouvrage et intervenants de la construction peuvent s’inscrire dans une démarche HQE (Haute Qualité Environnementale). Il s’agit pour ceux-ci de s’engager dans des choix conformes aux objectifs de développement durable, à toutes les étapes du bâtiment : de la conception à la réalisation.
L’association Alliance HQE – GBC est l’alliance des professionnels pour un cadre de vie durable. Elle agit de manière globale sur le bâtiment, l’aménagement et les infrastructures à toutes les étapes de leur cycle de vie. Elle traite de sujets sur l’énergie et le carbone, la biodiversité, l’économie circulaire, la qualité de l’air, le bâtiment connecté... Dans ses 5 priorités stratégiques pour 2017/2019, l’association s’est fixé, entre autres, comme objectif de “faire des quartiers, une échelle renforcée d’action et de communication” pour rendre “les villes prêtes aux nouveaux usages et nouveaux mode de vie”. (source Alliance HQE GBC France)
Dans l’immédiat, il n’existe pas de label officiel certifiant la performance écologique et durable d’une toiture végétalisée. Ce procédé de construction s’inscrit dans une démarche écologique globale. Il est régi par les règles professionnelles pour la conception et la réalisation des terrasses et toitures végétalisées publiées par L’ADIVET (Association des toitures et façades végétalisées), avec la CSFE (Chambre syndicales de l’Etanchéité), le SNPPA (Syndicat National du Profilage), et l’UNEP (Union Nationale des Entrepreneurs du Paysage).
Les jardins sur les toits sont une solution écologique particulièrement adaptée aux villes et les maîtres d’ouvrage de bâtiments collectifs et commerciaux en sont les utilisateurs les plus courants. Mais qu’en est-il pour un particulier ? Quel que soit le mode choisi (extensif, semi-intensif ou intensif), les contraintes techniques ne sont pas simples à appréhender, et nécessitent de faire appel à une entreprise spécialisée. Tous les toits ne peuvent pas supporter la végétalisation : trop pentu, étanchéité inadaptée, support non adapté à la charge. Pour une construction neuve, l’intervention d’un architecte ou d’un professionnel de l’éco-construction semble évidente. Dans ce cas, la toiture végétale fera partie d’un ensemble de mesures pour réaliser un habitat écologique dans son intégralité.
Développer la place de la nature en ville : c’est l’objectif ambitieux du programme de végétalisation de la mairie de Paris sur la mandature 2014–2020.
En chiffre :
• 30 hectares supplémentaires de jardins ouverts au public,
• 20 000 nouveaux arbres plantés,
• 200 projets de végétalisation participative dans le cadre de l’opération “Du vert près de chez moi”,
• développement des fermes pédagogiques, vergers et potagers dans les écoles…
• 100 hectares de végétalisation sur les murs et toits, dont un tiers dédié à l’agriculture urbaine.
(Source : paris.fr)
D’un point de vue financier, les coûts d’une toiture végétalisée seraient quatre à cinq fois plus élevés que pour une toiture normale. Dans l’immédiat, mises à part quelques initiatives de certaines grandes villes (citons LILLE) ou région (comme l’Ile de France) qui subventionnent essentiellement les maîtres d’ouvrage publics, il n’existe pas d’aide financière spécifique dédiée de la part de l’état. Il n’y a donc pas ou peu d’incitation directe à la mise en oeuvre de ces toitures pour les particuliers.
Actuellement, et même si le Grenelle de l’environnement, dans son engagement 76 prône la mise en place de toutes les mesures permettant de restaurer la nature en ville, aucun texte de loi n’impose que les immeubles d’habitations comportent des toitures végétalisées. Une exception cependant, concerne les surfaces commerciales : la loi sur la biodiversité dans son article 86, paru au journal officiel le 8 août 2016, ordonne le respect de conditions environnementales lors de la construction ou la rénovation de centres commerciaux : ces bâtiments devront sur tout ou partie de leur toiture intégrer des procédés de production d’énergie renouvelable comme les panneaux photovoltaïques ou les éoliennes de toit, ainsi qu’un système de végétalisation. Concernant les parkings, ils devront comporter des dispositifs favorisant la perméabilité et l’infiltration des eaux pluviales. Cette mesure est applicable dès le 1er mars 2017.
Malgré le peu d’encouragement de la part de nos pouvoirs publics, les toitures végétalisées ont le vent en poupe. Loin d’être simplement un phénomène de mode, elles sont un vrai moyen d’amener de la verdure au coeur des villes. Et l’on sait que les espaces verts ne sont pas seulement des vecteurs pour la biodiversité, la qualité de l’air ou la gestion de l’eau. Ils sont synonymes de meilleur santé : une étude publiée par l’observatoire des villes vertes, indique que “vivre à proximité d’un espace vert réduit la prévalence de nombreuses maladies”.
Ainsi les douleurs dorsales, la dépression, l’asthme, les migraines, les troubles de l’anxiété régresseraient de manière significative lorsque l’on vit à proximité d’un espace vert (étude UNEP-HORTIS – Cabinet Astérés) . Une toiture végétalisée n’offre pas seulement le triple avantage de rendre notre habitat, écologique, confortable et économique, mais est bénéfique pour notre santé. Au delà de son efficacité, cet îlot de verdure esthétique agrémente les paysages urbains et offre de nouveaux espaces à investir pour les citadins.
Remerciements à Marc LACAILLE de l’ADIVET
pour ses précieux conseils techniques
Sources : adivet.net (association des toitures et façades végétalisées)/ecohabitation.com/ Observatoire UNEP/HORTIS des villes vertes/ Grenelle de l’environnement/Ademe